Hildegard.e
d'après les compositions et la correspondance d'Hildegarde de Bingen,
Création au Théâtre 14, festival Regénérations, Paris, 2022
« Dans la suite de son travail en paysage, la compagnie TNI dirigée par Mathilde Delahaye s’empare de la cour de l’oratoire de l’hospice des enfants assistés de l’ancien hôpital Saint Vincent de Paul, pour y faire se rencontrer l’esprit du lieu et celui d’Hildegarde de Bingen. Cette bénédictine du Moyen-Age, compositrice, herboriste, créatrice d’une langue, magicienne, cartomancienne et grande mystique, est le point de départ du prochain spectacle-paysage de la compagnie. Imaginée comme un prologue très libre au spectacle à venir, et inspirée des chants sacrée de l’ordo virtutum et de la lingua ignota, sa langue inventée, d’Hildegarde de Bingen, la compagnie vous invite à une cérémonie iconoclaste, musicale et performée, à la tombée de la nuit.»
« Le Théâtre 14 nous a invités à créer une petite forme, dans le cadre de leur festival « Regénération », dans un lieu insolite de l’arrondissement : la cour de la chapelle de l’oratoire de l’ancien hôpital Saint Vincent de Paul. Inhabité, laissé « en friche » depuis les grands travaux d’aménagement de la zone, cet espace, quoique moins vaste que dans nos habitudes, se prêtait assez bien à une proposition en paysage.Ainsi, au mois d’Avril, je me suis plongée, dans le cadre d’une résidence de recherche au Château de la Haute Borde, dans la musique et les écrits d’Hildegarde de Bingen, la mystique abbesse botaniste et compositrice du XIe siècle qui est une source d’inspiration de notre projet. L’écriture du spectacle sera confiée à Gwendoline Soublin, mais pour cette étape de travail, je voulais entrer dans la matière plus sauvagement à partir de ce que ce personnage et sa musique nous inspirent. Un acteur et une chanteuse interprétaient donc quelques chants choisis, entremêlés d’un texte, variation libre et fantasque sur Hildegarde von Bingen, inspiré aussi du lieu lui-même. Le pari musical était de fusionner ces mélodies du moyen-âge et les pulsations électroniques d’un DJ -compositeur. L’hybridité dramaturgique concernait tout autant le texte, puisqu’aux évocations fantasmées de la vie de l’abbesse se mêlaient des fragments de poétesses contemporaines : Kathy Acker, Renée Vivien et Elodie Petit. Fantasmagorie lesbienne, vie communautaire féminine, délire créatif de femme artiste, rituel magique et plantes médicinales et vernaculaires étaient les thèmes des improvisations collectives, puis du texte composite.La scénographie travaillait « l’esprit du lieu » et le dispositif que nous avons proposé au public, qui était assis ou allongé sur un immense tapis rouge au centre de la Cour. Tout autour, par les fenêtres du bâtiment, sur le toit, dans la chapelle et dans la cour, il pouvait deviner, voir et entendre les tribulations poétiques des deux interprètes.»
Extrait d'une note d'intention de la compagnie TNI.
Générique
Hildegard.e
D’après les compositions lyriques et la correspondance d’Hildegarde de Bingen, et des extraits choisis de Fiévreuse Plébéienne de Élodie Petit, Sang et stupre au lycée, de Kathy Acker ou encore Études et Préludes de Renée Vivien.
Création dans la Cour de l’Oratoire, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Paris 14e, mai 2022
Mise en scène et dramaturgie : Mathilde Delahaye
Chant: Élise Dabrowski
Jeu: Romain Pageard
Son: Basile 3
Lumières: Sébastien Lemarchand
Scénographie: Hervé Cherblanc
Coiffes et bijoux de corps: Clémence Villechange
Production: compagnie TNI et Théâtre 14
Avec le soutien du CNSAD-PSL.